
Nouveauté mars 2025
"Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent"
Antoine de Saint-Exupéry
Je suis née en Provence, et j’ai toujours quelque part en moi les parfums de la garrigue et la lumière de Cézanne.
J’ai longtemps été institutrice, et sans doute le suis-je encore par mon inextinguible soif de transmettre.
Et puis, bien sûr, j’ai été une enfant… Celle que je suis toujours, chaque fois que je me plonge dans un conte, une belle histoire, un roman pour la jeunesse.
La naissance de la collection Saute-Mouton est une magnifique aventure. J’espère qu’elle prendra son envol et apportera beaucoup de plaisir, de rêve et d’émotion aux plus jeunes, mais aussi -pourquoi pas- aux adultes qui se souviennent de leur enfance.
Je la souhaite riche et variée : de petites histoires gaies et humoristiques, de la poésie, des aventures, de la magie, des contes traditionnels ou modernes, de la science-fiction, des histoires vraies, des romans initiatiques…
Les éditions Ex Aequo voudraient ainsi faire vivre une littérature jeunesse de qualité qui suscite l’imaginaire et transmette l’amour de la lecture.
Le mouton de la collection, dessiné par Sylvain Leberruyer, propose à notre jeune public plusieurs niveaux de lecture :
histoires courtes, contes, mini-romans pour les 6/8ans
romans de littérature jeunesse pour les 8/11 ans… ou pour les 9 à 99 ans !
à tous, bonne lecture !
Articles sur les ouvrages de Suzanne Max
Le mystère Valentin - Les Enquêtes de ma grand-mère (tome 1) de Suzanne Max (Éditions Ex Aequo).
Ce roman est un véritable régal ! Une enquête captivante, des rebondissements inattendus, un suspense haletant, des personnages attachants qui évoluent au fil de l’histoire, et un style d’écriture très plaisant !
Cléo, notre bien sympathique narratrice, a 12 ans. Elle nous raconte les aventures de sa grand-mère Noémie au même âge, à la fin des années 60. Nous sommes transportés dans un monde très différent du nôtre, un monde plus sûr et sans technologie, où les héroïnes surmontent leurs appréhensions et peurs, et se battent pour la vérité, pour leurs amis et pour échapper aux criminels.
Noémie et Mona sont déterminées à découvrir ce qui est arrivé à un adolescent disparu, malgré les obstacles et les dangers qui se dressent sur leur chemin. Cet ouvrage nous a passionnés en nous plongeant subtilement dans un univers parfaitement défini, parsemé de références littéraires, historiques et cinématographiques. Nous avons été captivés par ces deux adolescentes, Noémie, l’intrépide, et Mona, sa douce et timide, mais courageuse amie.
C’est un petit bijou policier que nous avons eu le plaisir de découvrir. Et qui passionnera jeunes et moins jeunes qui n’ont pas oublié leurs 12 ans eux non plus, l’âge symbolique où autrefois on quittait la maison (comme dans les contes de fées) et on l’on aime toujours partir à l’aventure ! Y compris dans un bon livre !
Nous guettons avec impatience la sortie du tome 3, mais en attendant, nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour la suite !
Interview de l'auteure
Comment est née l’histoire de cette série ?
J’ai toujours eu envie d’écrire des romans policiers, car j’en suis fan en tant que lectrice. Enfant, j’ai bien sûr dévoré les Club des cinq. Vers 12/13 ans, je lisais tous les Sherlock Holmes et tous les romans d’Agatha Christie et, déjà à cette époque, nous en écrivions aussi, mon amie Camille et moi. C’est donc en me replongeant dans ces souvenirs-là que j’ai décidé d’écrire des polars qui se passeraient dans les sixties. Pour réunir deux objectifs : d’une part un mystère à éclaircir avec aventures à la clé, d’autre part un témoignage d’une autre époque, pas si lointaine, mais différente, comme une transmission, un lien entre les générations. Mon grand désir, c’est que « Les enquêtes de ma grand-mère » soient l’occasion d’un partage et d’un échange entre les jeunes lecteurs et leurs grands-parents.
Comment est né « Le mystère Valentin » ?
Pour que ces romans aient quelque chose d’authentique, j’ai naturellement planté le décor dans un établissement scolaire fortement inspiré du lycée de jeunes filles où nous étions élèves, mon amie Camille et moi, et qui était un ancien couvent. Nous écrivions beaucoup, notamment des articles sur la vie quotidienne du lycée, et nous étions très complices. Un peu en hommage à cette amitié, j’ai eu envie de prendre comme point de départ ce beau garçon que nous avions surnommé Valentin et que nous admirions dans le bus. Le point de départ est donc un souvenir de la réalité, mais je vous rassure : le vrai Valentin n’a jamais disparu et toute l’enquête qui suit est due à mon imagination !
Pourriez-vous partager avec nous une anecdote sur l’écriture de ce roman ?
J’ai écrit Le mystère Valentin très vite, tant je me sentais ramenée à mes 12 ans avec une grande facilité. Mais, une fois le roman achevé, je ne m’autorisais pas à le publier. J’avais tant puisé dans cette amitié d’autrefois qu’il me semblait que ce roman ne m’appartenait pas totalement. J’ai alors décidé qu’il ne serait publié que si je retrouvais la trace de mon amie Camille pour le lui soumettre et le lui dédier, et je me suis lancée dans ces recherches. Par suite de nos déménagements successifs, nous nous étions totalement perdues de vue depuis 1970 ! J’ai donc écumé internet, les annuaires, les réseaux sociaux, les sites de « copains d’avant » et autres. J’ai trouvé des homonymes qui n’étaient pas elle… Et puis, j’ai fini par tomber sur un profil professionnel avec un CV : l’âge correspondait et il y avait une adresse mail. J’ai tenté un courriel, en novembre 2020… et Bingo ! Retrouvailles émouvantes, bien sûr, 50 ans plus tard. Et Le Mystère Valentin a pu être publié.
Quelle part de vous-même ou de personnes réelles y a-t-il dans vos personnages ? Comment les avez-vous composés ?
Vous l’aurez compris, il y a beaucoup de Camille et de moi dans Noémie et Mona. Elle était vive, décidée, sportive, j’étais réservée, timide et réfléchie. Le lycée où nous étions était comme un terrain de jeu tout trouvé que nous explorions, et où nous mêlions réalité et imaginaire. C’est ce que j’ai voulu garder en faisant vivre mon duo.
De quelle documentation avez-vous eu besoin pour camper cette période ?
Je n’ai utilisé que mes souvenirs, et je me suis contentée de vérifier sur internet l’année exacte de sortie des films, feuilletons ou livres que je cite. J’ai vérifié les dates exactes chaque fois que je donne une explication en note de bas de page (sur une œuvre, une loi, une nouveauté de l’époque, une invention), mais dans l’ensemble, tout était très présent dans ma mémoire.
Le mot de la fin ?
Je vous remercie infiniment de partager Le Mystère Valentin avec vos lecteurs. J’aimerais beaucoup qu’il soit source de beaux moments d’échanges entre générations. Je suis très fière qu’il soit sur le podium (3ème place) du Prix Chronos de littérature Jeunesse 2022, car ce Prix récompense à l’échelon national un ouvrage mettant en avant le lien intergénérationnel.
https://sharingteaching.blogspot.com/2023/03/chronique-jeunesse-le-mystere-valentin.html
Le souterrain secret - Les Enquêtes de ma grand-mère (tome 2) de Suzanne Max (Editions Ex Aequo).
Voici un roman comme on les aime ! Le Souterrain Secret de Suzanne Max allie mystère, suspense et aventure avec brio. Dans ce deuxième tome, nos apprenties détectives se lancent dans une équipée encore plus périlleuse que la précédente ! Elles peuvent compter sur de nouveaux alliés, telle Apolline, pleine de ressources, ainsi que sur des anciens, comme Sven, qui les avait aidées lorsqu'elles étaient en danger dans Le mystère Valentin.
L'auteure a créé des personnages attachants et bien caractérisés. Noémie est une jeune fille courageuse et déterminée, Mona est intelligente mais timide, et Apolline est plutôt solitaire, mais ingénieuse et jamais à court d'idées. Ensemble, elles forment une équipe solide.
Le style est clair et précis, ce qui rend la lecture fluide et agréable. Les lieux et événements sont détaillés, permettant au lecteur de s'immerger dans l'histoire et de visualiser les scènes.
En outre, le roman aborde des thèmes importants tels que l'amitié, le courage, la loyauté et la détermination, qui sont présentés de manière subtile et efficace tout au long de l'histoire.
Le Souterrain Secret est un ouvrage captivant qui plaira aux jeunes lecteurs. Qui n'a jamais rêvé d'explorer les zones interdites du collège ou du lycée ?
En tout cas, nous avons hâte de retrouver nos héroïnes !
Interview de l'auteure
Comment est né « Le souterrain secret » ?
Dans le lycée où mon amie Camille et moi étions élèves en 1966, et qui était un ancien couvent, il y avait certains endroits dont l’accès était interdit. Notamment, au fond de la cour, une porte toujours fermée qui, disait-on, ouvrait sur une galerie souterraine qui s’enfonçait sous la colline. Évidemment, toutes sortes de suppositions circulaient parmi les élèves, et nous n’étions pas les dernières à faire fonctionner notre imagination. C’est pourquoi j’ai eu envie de prendre ce point de départ pour lancer Noémie et Mona dans une nouvelle enquête.
Pourriez-vous partager avec nous une anecdote sur l’écriture de ce roman ?
Après l’écriture du premier tome, lorsque j’ai retrouvé et revu Camille, elle m’a remis les carnets tout jaunis où nous écrivions nos articles sur la vie du lycée en 1967 ! Elle me les a donnés en me disant : « Je les ai gardés 50 ans, maintenant, ça vient à toi ! » J’ai eu envie d’utiliser un de nos articles des « Annales du Lycée » comme nous les nommions, pour démarrer ce second tome ; d’où le cours de sciences et le squelette Oscar qui font l’ouverture du Souterrain secret !
Quel est votre personnage préféré ? Pourquoi ?
Dans ce second tome apparaît Apolline. J’aime beaucoup ce personnage qui s’est imposé à moi et qui prend tout seul son importance au cours de l’histoire. Contrairement à Noémie et Mona, qui sont nourries de personnages réels, Apolline se construit seule, et elle me surprend moi-même ! De plus, elle m’aide à voir aussi le duo « de l’extérieur » et de ne pas enfermer Noémie et Mona dans leur complicité, à l’écart du monde extérieur.
Quel ressenti de lecteur vous a le plus émue ? Pourquoi ?
J’ai eu des retours de personnes de ma génération, et d’autres retours de jeunes lecteurs, qui m’ont bien sûr beaucoup touchée. Mais ce qui m’a le plus émue, c’est le retour d’une grand-mère, autrice elle-même, qui a lu le livre à haute voix, avec ses petits-enfants autour d’elle, et qui m’a rapporté ce moment. Un moment tellement en accord avec ce que j’avais voulu faire ! Le partage des émotions liées à l’aventure, au mystère, aux dangers que courent les héroïnes, mais aussi ce questionnement des plus jeunes : c’était vraiment comme ça quand tu étais enfant ?
Quels sont vos projets d’écriture ?
Une petite pause pour le moment puisque je viens de terminer le tome 3, qui sort prochainement. Ensuite, nous verrons…
Le mot de la fin ?
Tout simplement merci, et à très bientôt pour de nouvelles aventures de Noémie et Mona !
https://sharingteaching.blogspot.com/2023/03/chronique-jeunesse-le-souterrain-secret.html
L'ombre du corbeau - Les Enquêtes de ma grand-mère (tome 3) de Suzanne Max (Éditions Ex Aequo).
Le troisième tome de cette série est à la hauteur des deux premiers, offrant une enquête policière bien ficelée, des protagonistes que l’on aimerait connaître « dans la vraie vie » (formule de nos personnages), des rebondissements, des « red herrings » en anglais (de faux indices, des informations qui nous entraînent dans la mauvaise direction) ...
« - (...) Moi, j’adore les romans d’Agatha Christie, et vous savez, la vieille Miss Marple parvient à résoudre les énigmes rien qu’en observant attentivement les gens de son village. Pour elle, la nature humaine est partout la même.
- Je suis assez d’accord avec elle, approuva Lucie. L’amour ou la haine, la jalousie, l’envie et l’attrait de la richesse… Ce sont les principaux moteurs de mes personnages. On en revient toujours là, finalement. »
Les thématiques de la vengeance, de la justice, de la jalousie, de la peur de la différence et de l’intolérance sont au cœur de cet opus.
Ajoutons à cela la sorcellerie, le poids des secrets, des regrets et de la culpabilité, l’amitié, et l’entraide, et vous comprendrez pourquoi nous n’hésitons pas à vous recommander ce roman jeunesse, lu d’une traite.
« (...) je suis persuadée que ta tante y croit vraiment et qu’elle a peur de s’en mêler. Elle doit penser que la magie noire peut se retourner contre elle.
- Oui, elle est très superstitieuse. Elle a planté des aubépines blanches autour de sa maison pour se protéger des mauvais esprits ! »
C’est avec tristesse que nous quittons nos charmantes apprenties détectives ! Cléo et sa vivacité, Mona et sa gentillesse, Noémie et son intrépidité nous manquent déjà !
En guise de conclusion…
« Si tu ne peux pas passer par le pont, passe par la rivière » est un proverbe qui s’applique bien aux personnages de cette histoire, qui doivent faire preuve de créativité pour résoudre les mystères qui se dressent sur leur chemin.
Interview clin d’œil… (interview d’une écrivaine par nos deux héroïnes)
Quelles sont vos habitudes de travail ?
Le projet d’écriture mûrit longuement avant que je passe à l’acte ! Pour le tome 3, L’ombre du corbeau, je n’avais d’abord que le thème : je voulais parler des croyances et des superstitions très présentes dans les campagnes, et confronter Noémie et Mona à une enquête au cours de laquelle on se demanderait si on devait croire ou non à un envoûtement par un jeteur de sorts. J’ai laissé mûrir, j’ai lu des bouquins sur ce thème, j’ai pris des notes, je me suis mise dans l’ambiance. Ensuite, je mets sur un cahier un portrait détaillé de chaque personnage, y compris ceux qu’on ne rencontre pas dans le livre, mais dont on parle. Je note tout : leur physique, leur caractère, leur histoire, leur famille, certaines anecdotes… Plein de choses qui ne serviront peut-être pas, mais qui me permettent de faire connaissance avec eux. Et quand tout cela est fait, je me lance !
Je suis une lève-tôt, j’écris donc surtout entre 6 h et 10 h le matin. Dans la journée, je marche souvent une heure ou deux dans la nature et je visualise ainsi la scène suivante. Parfois je m’y remets en fin de journée, mais c’est plus rare.
Comment trouvez-vous l’inspiration ?
Il me faut d’abord un thème et un problème à résoudre. Ça, ce n’est pas vrai que pour les romans policiers : ça se retrouve pour tous mes livres. Par exemple, dans la série des Liann, l’enfant faune, on part d’un problème à résoudre : sauver une forêt menacée de destruction, retrouver le bâton de pluie magique qui mettra fin à la sécheresse, guérir le peuple des faunes d’un mal mystérieux… Quand on a un problème à résoudre, les obstacles à surmonter arrivent… et l’inspiration avec !
Quel est le genre de vos romans ?
Je n’ai écrit qu’un roman en dehors du secteur jeunesse, Un puissant murmure, où l’importance est donnée au cheminement personnel de quatre personnages dont les destins se croisent. En jeunesse, L’ombre du corbeau est mon dixième ouvrage. Le genre, selon la série concernée sera : policier avec Les enquêtes de ma grand-mère, aventures pour les autres, avec une touche de fantastique pour Le lézard d’or, et un monde carrément fabuleux pour les aventures de Liann l’enfant faune.
Le mot de la fin ?
Je suis ravie d’avoir répondu à vos questions et je profite de l’occasion pour rappeler à vos lecteurs l’existence, dans les collections Jeunesse des éditions Ex Æquo, des excellents romans que vous avez chroniqués sur ce blog depuis déjà quelques années.
https://sharingteaching.blogspot.com/2023/03/chronique-jeunesse-lombre-du-corbeau.html
Les pages oubliées - Les enquêtes de ma grand-mère de Suzanne Max (Éditions Ex Æquo). Tome 4.
Une salle interdite, un tiroir secret, des lettres anonymes…
et une tempête de souvenirs : enquête au cœur du passé...
Cléo est la narratrice espiègle des Enquêtes de ma grand-mère de Suzanne Max. Ce quatrième tome est une histoire dans laquelle le passé resurgit au détour d’une salle oubliée, d’un mystère, de pages jaunies pleines de secrets. Une histoire d’amitié, de perspicacité, de confiance et de courage, portée par deux adolescentes des années 60 que rien ne semble pouvoir arrêter.
Nous sommes en 1967, dans un lycée de jeunes filles qui a conservé l’austérité de son passé religieux. Voûtes, escaliers majestueux, couloirs sombres et rumeurs anciennes... Noémie et Mona, les deux apprenties détectives, s’y faufilent avec la curiosité de celles qui savent que l’aventure les attend. Ce jour-là, leur attention est attirée par la salle 36, close et mystérieuse. Et c’est le point de départ d’une enquête aux relents de chantage, de mensonges et de blessures non cicatrisées.
Le roman évoque avec tendresse et précision une époque révolue — celle d’avant la mixité obligatoire et des censeurs stricts.
« Encore aujourd’hui, lorsque ma grand-mère me parle de Sven, il y a dans sa voix une grande part de gaieté… et un soupçon de nostalgie. Dans son souvenir, je crois qu’il continue de représenter l’insouciance et l’optimisme de la jeunesse de cette époque. »
Mais au-delà de la reconstitution historique si agréable, ce sont les personnages qui nous touchent le plus : Noémie l’intrépide, Mona la cérébrale, Sven, Apolline, et la troublante Mme Gramond, censeur aussi effacée qu’énigmatique. Car ici, même les adultes ont leurs secrets.
Suzanne Max ajoute aux codes du roman policier classique sa propre touche : celle d’une écriture fluide, sensible, teintée d’humour et d’une nostalgie douce. Une plume qui divertit et interroge sur trois thématiques qui nous sont chères en particulier : le harcèlement, le poids du silence et la transmission.
« Ma grand-mère n’a pas su me dire si le père de Sarah Lefèvre était un jour réapparu, comme le Marius de Pagnol. Mais la jeune fille, épaulée par Apolline, sut faire face à ses difficultés et mettre fin au harcèlement. Il suffit parfois d’une main tendue. »
Car il y a aussi cela dans Les pages oubliées : la mémoire, ce fil que l’on remonte de génération en génération.
Un roman à mettre entre toutes les mains, dès 9 ans, mais qui touchera aussi les adultes amateurs de mystères feutrés et de récits où l’Histoire s’invite discrètement entre les lignes.
« Sven s’arrêta d’écrire. Il ne pouvait pas se résoudre à aller plus loin. Il allait appeler Noémie, mais il savait déjà qu’il ne lui dirait pas tout. Il avait d’abord besoin d’en savoir plus sur le détail qui le troublait. »
J’ai adoré ce quatrième tome, peut-être même encore plus que les précédents. Et je n’ai qu’une hâte : repartir fouiller les archives du passé en compagnie de Noémie et de Mona, continuer d’apprendre à les connaître ! J’aime beaucoup également le fait que Cléo s’adresse directement au lecteur : l’apostrophe brise la frontière entre le texte et nous, les lecteurs, et entraîne une connivence narrative bien sympathique.
https://sharingteaching.blogspot.com/2025/04/chronique-jeunesse-les-pages-oubliees.html
Liann et le sablier des fées de Suzanne Max et Alain Benoist (Éditions Ex Æquo).
J’ai adoré chaque tome des aventures de Liann, notre petit faune préféré et avec Liann et le sablier des fées, Suzanne Max et Alain Benoist prolongent son épopée, dans un univers en marge du monde humain, dans lequel créatures fantastiques et magie font partie du quotidien.
Alors que le royaume de Silvère, le roi des faunes, jouit d’une paix millénaire, une menace insidieuse plane : en son absence, son petit-fils, Liann, encore inexpérimenté, se voit confier la protection de son peuple.
La quête de Liann débute lorsqu’un ancien enchantement (qui rendait les faunes invisibles et les protégeait des hommes) disparaît.
Confronté aux doutes et aux réticences des siens, le jeune faune découvre que les conflits entre faunes pourraient mettre en péril bien plus que sa propre destinée.
Suzanne Max mêle habilement les influences des contes et des légendes. La fée Ténébris, sombre figure aux pouvoirs puissants, est une antagoniste complexe. Son passé douloureux et sa rancœur font d’elle un être tourmenté, marqué par la tragédie. Elle incarne la tentation de chercher dans l’immortalité une échappatoire à la souffrance, au risque de détruire l’ordre naturel.
Autour de Liann, de nombreux alliés peuplent le récit, dont la fée Picotée, petite gardienne de la Plume d’Harmonie, qui ajoute une touche de fraîcheur et d’audace dans cette lutte. Sa détermination à protéger son peuple malgré sa peur et son inexpérience est un modèle d’humilité et de bravoure.
Par ailleurs, ce joli conte offre une belle réflexion sur la nature et la sagesse ancestrale, des thèmes symbolisés par la vieille nourrice Aster. Suzanne Max analyse également la dualité entre vie et mort, lumière et ombre, l’importance de la solidarité et du courage.
Magnifiquement illustré par Alain Benoist et empreint de poésie, Liann et le sablier des fées est un voyage en terres magiques dans lequel chaque page respire l’harmonie entre la nature et le surnaturel. Un ouvrage à découvrir et à offrir sans hésiter !
https://sharingteaching.blogspot.com/2024/11/chronique-litteraire-jeunesse-liann-et.html
Liann et le dernier Elfe noir de Suzanne Max et Alain Benoist (Éditions Ex Æquo).
Sans hésiter, rejoignez nos petits amis faunes, Liann et Khali, qui, comme dans la mythologie romaine, ont des cornes, des oreilles pointues, et jouent de la flûte, pour cette nouvelle aventure magique et merveilleuse. S’ils sont tenaces et ont tous les atouts pour vaincre le méchant elfe noir, leur victoire ne sera acquise qu’après avoir surmonté bien des embûches mises sur leur chemin par le dernier descendant des elfes maléfiques. Heureusement, face à ce terrible personnage aux yeux jaunes, il y a aussi un elfe blanc, bien peu habitué au combat, contrairement à son adversaire, mais qui saura l’emporter dans un duel terrible grâce à l’aide de ses amis et de l’apprentie fée qui ressemble à comme deux gouttes d’eau à la fée Clochette.
Dans cette histoire, superbement illustrée, aux multiples rebondissements, les animaux sont des guides, car il faut parvenir à la grotte magique qui conserve la plume d’harmonie, garante de l’équilibre du monde. Un pont dangereux se présente qui n’est pas sans évoquer le pont de l’épée que doit franchir Lancelot dans Les Romans de la table ronde. Les références sont très nombreuses (je laisse au lecteur le plaisir de les retrouver) dans ce roman qui donnera bien du plaisir aux petits et aux grands…
https://sharingteaching.blogspot.com/2022/09/chronique-jeunesse-liann-et-le-dernier.html
Le lézard d'or de Suzanne Max (Éditions Ex Aequo).
Ce roman pour les 9-12 ans, est, comme les autres ouvrages de Suzanne Max, superbement écrit, dans un style épuré et vivant. De nombreux dialogues donnent un rythme encore plus soutenu à ce récit dont le suspense nous a poussés à le lire d'une traite !
Un superbe conte qui fera rêver petits et grands, et qui, comme chaque fois qu' il s'agit d'un texte de Suzanne, met l'amitié au cœur de cette aventure.
À dévorer sans attendre !
https://sharingteaching.blogspot.com/2020/05/chronique-jeunesse-le-lezard-dor-de.html
Un puissant murmure de Suzanne Max (Editions Ex Æquo).
Un ouvrage comme je les aime : admirablement écrit, tout en émotion et d’une profondeur rare. Tout commence, d’ailleurs, très bien avec la préface de Jean-François Rottier.
Puis nous plongeons dans un récit poignant, fascinant, dans lequel les destins de quatre personnages s’entremêlent, petit à petit.
Ce récit nous parle de thématiques essentielles : d’amour (familial), d’amitié, du mal que l’on peut faire aux autres sans le vouloir, de la famille, de la confiance en soi, de la trahison, des souvenirs qui resurgissent, du passé avec lequel il faut parfois se réconcilier, en bref, il nous parle des liens qui nous unissent, car nous sommes des êtres avant tout sociaux !
À lire de toute urgence !
Interview de l'auteure
Quelle lectrice êtes-vous ?
J’ai besoin de me plonger totalement dans un roman, dans son ambiance. C’est pourquoi j’aime savoir que j’ai du temps devant moi, je ne pourrais pas lire à la va-vite entre deux stations de métro ! Je suis capable de ne plus lâcher un livre pendant la plus grande partie de la nuit ! Quant au type de littérature que j’aime, c’est assez varié : littérature générale ou romans policiers, il faut que la narration me captive et que je prenne le temps de connaître les personnages en profondeur. C’est pourquoi je suis moins portée vers les romans courts ou les nouvelles.
Quelles sont vos principales influences ?
Les livres qui ont marqué mon enfance et mon adolescence ont eu leur influence par la suite, je pense. Enfant, c’était Sans Famille d’Hector Malot, à 13 ans c’était Le journal d’Anne Franck, Terre des hommes de Saint-Saint-Exupéry, Premier de cordée de Frison-Roche, mais aussi tous les Sherlock Holmes et les Agatha Christie ! J’ai besoin d’émotion dans la lecture comme dans l’écriture, mais aussi d’une construction narrative qui suscite des interrogations, des anticipations du lecteur. Plus jeune, j’adorais jouer au détective en lisant et la construction du roman est un point qui demeure très important pour moi dans l’écriture. Comme lectrice, j’aime aussi que les romans ne soient pas trop réalistes et laissent une place à l’imaginaire. J’admire ceux de Fred Vargas par exemple, qui parviennent à mêler les deux aspects : enquête policière et ambiance onirique. Ou encore D’après une histoire vraie de Delphine Le Vigan, qui gomme les frontières entre le réel et l’imaginaire.
Quand avez-vous commencé à écrire ?
À 14/15 ans j’écrivais les articles du journal du lycée et mon premier roman d’aventures, à 20 ans un premier roman policier... En fait, j’ai toujours écrit, mais tout cela est resté longtemps en sommeil. Ce n’est que bien plus tard que s’est concrétisé mon projet d’écriture grâce à une première publication : j’ai commencé par la littérature jeunesse, sous l’impulsion d’un ami dessinateur avec qui j’ai publié les aventures de Liann, l’enfant faune, avant de me lancer dans ce premier roman.
Quel retour de lecteur/lectrice vous a le plus émue ?
Le premier ! Car jusqu’à ce que je lise cet avis, paru sur le site Ex Æquo peu après la sortie du livre, je n’avais pas vraiment réalisé que mes personnages appartenaient désormais aux lecteurs et que mon roman était capable de toucher les gens. C’était encore irréel, peut-être que je n’y croyais pas. Or, le retour de cette lectrice pointait justement cette émotion et cette construction narrative que je souhaitais tant y mettre. J’en ai été profondément émue. Mais j’ajoute que je remercie tous les autres lecteurs et lectrices pour les retours suivants qui m’ont également beaucoup touchée.
Quand écrivez-vous ? Avez-vous un rituel d’écriture ? de petites manies d’auteure ?
Je note sur papier tout ce qui me vient, à tout moment de la journée : des idées, des mots, des images... Tout cela me permet de visualiser des scènes ou de m’imprégner d’une ambiance. Quant au moment d’écriture proprement dit, c’est à l’ordinateur, dans mon bureau, au calme, plutôt le matin, souvent très tôt.
Quel a été votre plus grand bonheur littéraire ?
Question difficile ! Tout ce qui concrétise mon travail d’écriture est un bonheur. Mais au-delà des premières réalisations en littérature jeunesse, je pense que recevoir le colis contenant les premiers exemplaires de mon roman m’a procuré une immense joie, c’était la réalisation d’un projet qui mûrissait depuis longtemps et me tenait à cœur.
Pouvez-vous nous parler de vos livres ?
Pour le moment, Un puissant murmure est mon seul roman adulte. Mes autres livres se sont naturellement tournés vers l’enfance qui a une grande importance pour moi : j’ai adoré mon métier d’enseignante et mes ouvrages jeunesse en découlent sans doute. Pourtant, ce roman adulte mûrissait en moi depuis pas mal de temps. J’ai beaucoup aimé l’avis d’une lectrice qui compare le livre à une toile d’araignée sur laquelle j’aurais déposé finement chaque sentiment ou chaque action de mes personnages comme une petite goutte de rosée. Pour moi, c’est une image qui ressemble à mon livre.
Êtes-vous en train d’écrire un nouveau roman ?
Je viens de terminer un nouveau roman jeunesse, cette fois pour les 9/12 ans, dont l’action se passe durant l’Antiquité, sur une île imaginaire. Il devrait paraître durant le premier trimestre 2020. Pour un deuxième roman adulte, laissons le temps au temps !
Le mot de la fin ?
Ce ne peut être que MERCI ! à vous Marie-Hélène pour cette interview et pour l’attention que vous portez à mon travail, mais aussi à tous ceux qui ont permis à mes livres de voir le jour et aux personnes qui m’ont fait ou me feront confiance en les lisant !
https://sharingteaching.blogspot.com/2019/12/chronique-litteraire-un-puissant.html
Le Noël enchanté d'Ellya ne manquera pas d'enchanter les jeunes enfants et leurs parents car ce conte est d'une part original, d'autre part très touchant, de par son style, tendre et frais, de par ses magnifiques illustrations, mais aussi de par l'intrigue. L'histoire nous fait partager le rêve d'Ellya et un monde fantastique, qui prouve que nous ne voyons bien qu'avec le cœur, comme le dit le Petit Prince. Les thèmes de la jalousie, de la recherche du pouvoir, de l'apparence et de la profondeur sont tous traités magistralement.
https://sharingteaching.blogspot.com/2019/02/pour-tout-savoir-sur-la-collection.html
Liann et la forêt menacée : Second tome des aventures de Liann, adorable faune qui nous avait bien divertis dans le tome 1 ! La thématique de l'environnement est omniprésente puisque Liann a pour mission de sauver sa forêt en danger. Les superbes illustrations et l'écriture sensible de l'auteure nous ont enchantés ! Merci aux Éditions Ex Aequo, Suzanne Max et Alain Benoist !
Un formidable troisième tome pour les aventures de Liann, petit faune téméraire, courageux et sympathique. Les aventures de Liann vont de nouveau enchanter petits et grands ! Entre amitié et jalousie, dans un monde parfois hostile, entouré d'amis mais aussi d'antagonistes, Liann nous comble pour la 3ème fois ! Un grand merci à son auteure et à l'illustrateur de partager avec nous ce fabuleux récit !
https://sharingteaching.blogspot.com/2019/02/pour-tout-savoir-sur-la-collection.html
Liann, L'enfant Faune est un roman jeunesse (dès 7 ans) à l'allure de fable. J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteure et sa poésie ainsi que les superbes illustrations (en noir et blanc et en couleur) qui font vivre le texte ! Les thématiques de l'amitié, du refus de la différence et au contraire de l'acceptation de la différence sont magnifiquement mises en avant dans ce très bel ouvrage.
https://sharingteaching.blogspot.com/2019/02/pour-tout-savoir-sur-la-collection.html
Lumière sur Suzanne Max dont Le lézard d'or, roman jeunesse, est inclu dans La fureur de lire.
D’abord enseignante en école primaire, Suzanne Max se tourne désormais vers l’écriture. Elle réalise depuis 2016 avec le dessinateur Alain Benoist les cinq épisodes de la série des aventures de Liann l’enfant faune, riche en péripéties et en émotions. Avec ce petit personnage des forêts, les auteurs ont à cœur de transmettre un message en faveur de la biodiversité, dans des romans illustrés à découvrir à partir de 7 ou 8 ans.
Suivront d’autres livres jeunesse, dont Le lézard d’or en 2020, mais aussi un premier roman : Un puissant murmure, sélectionné en 2019 pour le Prix « Lire en Tursan ».
En 2018, Laurence Schwalm, éditrice de la maison d’édition Ex Aequo, lui confie la direction de la collection Saute-Mouton, collection jeunesse pour les enfants de 7 à 12 ans, puis la direction d’une nouvelle collection jeunesse, la Collection Passerelle qui voit le jour en 2020 et s’adresse aux années-collège, de 12 à 15 ans.
Provençale d’origine, Suzanne Max vit depuis quelques années dans les Landes.
Anecdote d'auteure
C’est parfois un simple objet qui déclenche un projet d’écriture. L’idée du roman Le lézard d’or m’est venue en chinant dans un vide-greniers. J’y ai déniché un beau lézard en bronze qui se redressait sur ses pattes avant et semblait me fixer. Je l’ai acheté pour quelques euros. De retour chez moi, je l’ai posé sur mon bureau et lui ai demandé de m’inspirer. Ce qu’il a fait.
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Faire partie des auteurs choisis pour cette anthologie est un honneur et un grand bonheur. J’en suis émue et très reconnaissante à Marie-Hélène Fasquel et Gabriel Erhart. J’ai l’impression d’entrer dans une grande famille et je ressens l’envie de faire connaissance avec les autres auteurs qui s’y trouvent et avec leurs œuvres.
https://sharingteaching.blogspot.com/2020/12/la-fureur-de-lire-lumiere-sur-suzanne.html






















