
Après une maîtrise de lettres à la Sorbonne, des études de bibliothécaire, Céline Posson-Girouard enseigne à l’Université d’Aix-Provence. Directrice de la bibliothèque de Viroflay, elle organise des rencontres avec des écrivains. Elle anime depuis des ateliers d’écriture en librairie. Elle écrit des poèmes, des albums et des romans.
AU-DELÀ DU TABLEAU - CHRONIQUE par DF -
Une très belle et riche palette ! Le premier chapitre s’ouvre sur Estelle et sa fille Lisya, adolescente de 14 ans qui nous mènera tout au long du roman dans les méandres de sa vie. Nous les suivons déjà, au fil de ces premières pages, dans leur promenade à Cabourg sur les pas de Proust, pour s’arrêter enfin devant le spectacle aussi captivant qu’éphémère de la mer et du ciel à « l’heure bénie du crépuscule » où le soleil « fondait comme une orange juteuse, déversant sur l’horizon sa pulpe dorée. Il déroulait un long fleuve d’or sur la mer », symphonie de lumière dans un tableau de Turner... car oui, le titre est parfaitement fondé et les évocations de la peinture, distillées dans le récit, savent nous plonger avec bonheur dans nos souvenirs et nos émotions artistiques. Ce chapitre d’introduction nous fait rencontrer Proust donc mais aussi Colette et nous en apprécions l’empreinte forte tout au long du roman lorsque l’auteure convoque pour nous les impressions et les sentiments ou fait foisonner de façon émerveillante les descriptions de la nature, des fleurs, des arbres, des oiseaux...
De cette plume subtile et poétique, au-delà de ce beau chapitre premier, Céline Posson-Girouard va nous apprendre, par petites touches, qu’Estelle et Lysia sont en deuil d’Alexandre depuis un an, un mari et un père merveilleux, à nul autre pareil. Si vous lisez l’ouverture du ce roman – que l’on trouve sur la page de la boutique de l’éditeur comme sur les sites de vente en ligne – vous vous laisserez sans doute comme moi emporter par l’histoire de Lysia dont la vie, fusionnelle, enrichie par l’art auquel sa maman l’initie, est heureuse malgré le manque presque constant de ce père si aimé. Heureuse, jusqu’au jour où...
Ce livre, par ses thèmes, la sensibilité que déploie un style rare, riche et raffiné, est pour moi une ode à l’amour - le spirituel mais aussi le physique - à l’art et à la nature, mêlés. Une écriture exceptionnelle, des thèmes à la fois actuels et intemporels. Et si cet « au-delà... du tableau » naissait d’une palette divine ?





